Police municipale : comment expliquer la « fuite des agents » depuis 3 ans ?

Publié le 11 octobre 2023 à 10:41

Plusieurs agents de la police municipale de Besançon ont démissionné de leur poste ces derniers mois.

Preuve que le métier perd en attractivité. Surtout à Besançon, selon certains élus municipaux, où les fonctionnaires ne seraient pas assez payés et n’apprécient pas la récente réorganisation du service.

« Dix-huit postes sont vacants à la police municipale. Et en trois ans, 16 agents ont démissionné. » Selon l’élu d’opposition Laurent Croizier, l’heure est grave. « C’est une hémorragie », ajoute Ludovic Fagaut, son collègue du groupe Besançon Maintenant.

Réorganisation

Les chiffres sont éloquents. Si l’on regarde le tableau d’effectifs au dernier trimestre 2023, il y aurait 50 policiers municipaux à Besançon pour un service qui pourrait en compter 69. Quand Anne Vignot est devenue maire de Besançon, il y avait 63 policiers municipaux à Besançon.

Pour l’opposition, la majorité est responsable de la fuite des agents. En cause, assurent-ils, le projet de réorganisation du service qui prévoit un rallongement des horaires et un changement dans les roulements avec plus d’heures travaillés le soir. Une modification qui a poussé les agents à manifester avant l’été.

Rémunération et armement

Défendant toujours la création d’une brigade du soir, qui fonctionnerait « sur la base du volontariat », Laurent Croizier vise aussi l’augmentation du point d’Indemnité d’administration et de technicité (IAT), dont il a été question lors du dernier conseil municipal. Pour le député Modem, la hausse de ce point d’indice équivaut à une hausse de 40 euros bruts par mois (soit 26 euros nets). Ce qui traduit selon l’élu « un manque de reconnaissance pour le travail des agents ».Visiblement, l’augmentation ne suffit pas à retenir les agents. 

Un « problème national »

Les agents n’hésiteraient pas à aller exercer le métier dans les villes où le point d’IAT est plus élevé. La question de l’armement revient souvent. À Besançon, la maire est contre alors que de nombreux agents souhaiteraient porter une arme létale dans l’exercice de leur fonction.

Du côté de la municipalité, on répond que la pénurie de main-d’œuvre en police municipale est nationale. « Le besoin de policiers municipaux dans toute la France s’élève à 11 000 », explique Élise Aebischer, élue en charge des ressources humaines. Sur la question des rémunérations, l’adjointe au maire assure, comme ses collègues de la majorité municipale, que la Ville ne peut pas augmenter les policiers municipaux au détriment d’autres agents qui attendent aussi des augmentations. « Depuis 2020, on a enregistré 21 départs pour 10 arrivées », précise Benoît Cypriani, adjoint au maire en charge de la sécurité. « Sur les départs, on en a eu neuf pour mobilités, quatre pour des départs à la retraite. » L’élu invoque, lui aussi, une pénurie de main-d’œuvre nationale, mais aussi un faible taux de réussite au concours, qui n’aide pas vraiment à pourvoir les postes vacants.

 

Sources Est Républicain Maxime Courché 

Ajouter un commentaire

Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire.