L'article de presse de la Gazette des Communes paru le 11 juin 2024, met en lumière les avantages et les potentiels des petites collectivités en matière de qualité de vie et de conditions de travail, malgré leur manque de moyens humains et financiers.
Des tests de management facilités
Des manageurs témoignent de leur expérience positive dans ces structures peu hiérarchisées et ancrées dans le réel, où tout le monde sait à quoi il sert et voit ses résultats. Les circuits de validation et de communication y sont plus simples, la relation à l'élu et à la direction générale plus facile, et il est plus aisé de motiver les agents.
La petite taille de ces collectivités permet également une plus grande agilité et la possibilité de tester facilement de nouveaux modes de fonctionnement. Elle constitue aussi un terreau fertile pour de nouvelles pratiques managériales, comme le management par la confiance et l'autonomie, qui ont des impacts positifs amplifiés dans ce contexte.
La polyvalence, une capacité essentielle
Cependant, la taille réduite des petites collectivités peut aussi accentuer les effets délétères de modes de gestion et de management des ressources humaines d'un autre âge. Il est donc important d'anticiper et de gérer les situations en temps et en heure pour ne pas les laisser s'envenimer.
Enfin, travailler dans une petite collectivité implique souvent une grande polyvalence et la nécessité de savoir porter plusieurs casquettes. Il est important de maintenir un esprit d'équipe tout en évitant de basculer dans des relations trop personnelles.
FOCUS
« Les agents sont engagés et soucieux de la qualité du service public. »
Paul Canevese, secrétaire général de Villenouvelle, une commune de 1 500 habitants en Haute-Garonne, témoigne de l'engagement et de la fierté des agents de la collectivité, dont seize sur dix-neuf habitent le village. Les agents sont soucieux de la qualité du service public et respectent les règles de fonctionnement, même s'il a fallu que le maire fasse du recadrage à son arrivée en 2014.
La commune connaît actuellement des difficultés pour attirer de nouvelles compétences et essaie de s'aligner sur les collectivités voisines en termes de régime indemnitaire et de participation à la mutuelle et à la prévoyance. Elle réfléchit également à la mise en place de titres-restaurant.
Malgré ces efforts, la commune est confrontée à des absences pour congé de maternité et pour accident, et se retrouve avec seulement deux agents au lieu de quatre pour remplir les mêmes missions. La reconnaissance des élus aide les agents à tenir dans ces conditions difficiles.
FOCUS
« On ne peut pas compter uniquement sur les bonnes volontés! »
Michaël Vernay, directeur général des services de Taluyers, une commune de 2 600 habitants dans le Rhône, témoigne de la proximité humaine et relationnelle dans les petites collectivités. Il côtoie tous les agents chaque jour et mange avec eux le midi, ce qui permet de faciliter les échanges et de mieux se connaître. Cependant, en tant que manageur, il est important de garder une certaine distance pour pouvoir recadrer si nécessaire.
Les agents sont attachés à la commune et font preuve de solidarité et d'engagement. Ils sont prêts à donner un coup de main quand cela est nécessaire. Cependant, la commune ne peut pas compter uniquement sur les bonnes volontés et doit assurer une certaine polyvalence. Les agents sont formés pour pouvoir remplacer un collègue si besoin et éviter ainsi l'usure physique et psychologique. Cependant, la commune rencontre des difficultés à recruter des profils polyvalents, les candidats recherchant plutôt des postes spécialisés.
Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM
Ajouter un commentaire
Commentaires