Dialogue social ou écran de fumée?

Publié le 4 septembre 2025 à 13:38

Alors que le gouvernement Bayrou joue sa survie politique avec le vote de confiance du 8 septembre, la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) vient de dévoiler son agenda du dialogue social pour les dix prochains mois.

4 grands thèmes annoncés :

  1. Égalité professionnelle : un nouvel accord en vue pour la fonction publique, avec la transposition de la directive européenne sur la transparence des rémunérations.

  2. Travailler mieux : réflexion sur l’organisation du travail et le déploiement de l’intelligence artificielle.

  3. Soutenir et valoriser les agents : une prospective sur les carrières et les grilles de rémunération (mais sans impact budgétaire annoncé !).

  4. Logement, élections professionnelles 2026 et codification : poursuite des travaux déjà engagés.

Un front syndical uni… mais méfiant

Derrière ce calendrier bien ordonné, la réalité est tout autre. Le 29 août dernier, l’ensemble des organisations syndicales représentatives de la fonction publique – dont la CFDT – ont publié un communiqué unitaire rappelant l’urgence :

  • Revaloriser les salaires et garantir le pouvoir d’achat des agents.

  • Assurer l’égalité femmes-hommes, encore trop loin d’être concrète.

  • Construire un budget juste, qui privilégie la justice sociale et fiscale plutôt que l’austérité.

Toutes les OS appellent à une journée de mobilisation le 18 septembre. Cette unité démontre que la colère grandit face à l’absence de réponses claires sur le pouvoir d’achat et l’avenir des services publics.

La position de la CFDT

La CFDT Fonctions publiques a choisi de rencontrer le gouvernement en bilatérale le 1er septembre. Pourquoi ? Parce que nous refusons de laisser le terrain vide. Pour nous, l’égalité professionnelle est une urgence sociale, et l’urgence salariale ne peut plus attendre.

Notre secrétaire générale, Mylène Jacquot, a rappelé haut et fort :

  • La non-reconduction de la GIPA (déjà supprimée en 2024 et confirmée pour 2025) est un coup dur inacceptable pour les agents.

  • La lutte contre les violences sexistes et sexuelles doit être renforcée et harmonisée dans toute la fonction publique.

  • Les dispositifs de protection et de soutien des agents doivent être consolidés, notamment face aux agressions et aux pressions subies dans le cadre du travail.

Notre analyse CFDT

  • Un agenda social sans moyens financiers réels est une coquille vide : parler de carrière et de grilles indiciaires sans budget, c’est prendre les agents pour des figurants.

  • Un dialogue social suspendu au vote de confiance du 8 septembre ne peut pas être crédible. La CFDT refuse le simulacre et exige un cap clair, durable et financé.

  • La priorité doit être donnée à la reconnaissance des agents : par des salaires décents, une égalité réelle, et des protections renforcées.

Et maintenant ?

La CFDT Interco appelle les agents de Besançon, du CCAS et de GBM à rester mobilisés et vigilants.

  • 10 septembre : journée nationale de blocage, où la question du soutien aux agents reste posée.

  • 18 septembre : mobilisation intersyndicale pour exiger un budget qui place les services publics et leurs agents au cœur de l’action.

 

Annie FRANCOIS pour le Syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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