Absentéisme : le symptôme d’un service public sous tension!

Publié le 16 juin 2025 à 13:12

Une étude récente menée par le courtier Diot-Siaci et le cabinet Caracal Stratégies auprès de 2 000 petites collectivités territoriales dresse un constat sans appel : si le taux d’absentéisme reste stable, la durée des arrêts maladie et accidents de service s’allonge nettement. Un signal d’alerte que la CFDT Interco prend très au sérieux.

Dans les collectivités, les arrêts de travail dus à des maladies ordinaires durent en moyenne 40 jours en 2024, contre 37 jours en 2021. Chez les agents de plus de 55 ans, ce chiffre grimpe à 49 jours. Quant aux accidents de service, la durée moyenne d’arrêt atteint 80 jours, et jusqu’à 109 jours pour les plus âgés.

Face à ces chiffres, il serait tentant de chercher un coupable facile : les agents eux-mêmes. Pourtant, les causes de ces absences prolongées sont systémiques et connues :

  • Vieillissement des effectifs,

  • Allongement de la durée de carrière,

  • Intensification du travail,

  • Restriction des moyens,

  • Évolution rapide des attentes des usagers.

C’est une spirale bien connue : moins de moyens, plus de charge, plus d’usure, plus d’absences. Et lorsque les arrêts sont longs, les agents restants doivent compenser, ce qui accroît leur propre fatigue… et les risques de tomber à leur tour.

👉 Ce que dit la CFDT Interco

Ce n’est ni une fatalité, ni une question de "fainéantise" ou de "privilèges". C’est la traduction concrète d’un modèle en tension, qui atteint ses limites humaines. Nos collègues ne tombent pas malades pour le plaisir : ils s’usent. Physiquement, moralement, socialement.

Il est grand temps que les employeurs locaux prennent leurs responsabilités :
➡️ Prévenir l’usure professionnelle,
➡️ Aménager les postes,
➡️ Adapter les conditions de travail,
➡️ Mettre en place une vraie politique de prévention,
➡️ Mobiliser les membres de la F3SCT
➡️ Renforcer l’accès au temps partiel thérapeutique initial (TPTI), dont l’étude démontre l’efficacité.

Car le TPTI fonctionne ! Les chiffres sont parlants : 48% des agents ayant eu un arrêt long et bénéficié d’un TPTI n’ont plus été arrêtés dans l’année suivante. Et pour ceux qui s’arrêtent à nouveau, la durée est réduite. C’est donc une solution concrète, humaine et efficace pour prévenir les arrêts longs et accompagner le retour au travail.

✅ Nos revendications

La CFDT Interco Section Besançon Ville-CCAS-GBM appelle nos employeurs publics à :
🔶 Reconnaître la pénibilité réelle des métiers territoriaux,
🔶 Financer sérieusement la prévention (ergonomie, matériel, formation),
🔶 Favoriser l’usage du TPTI sans frein administratif,
🔶 Associer les agents et les représentants du personnel à la gestion des conditions de travail.

📢 En résumé :

L’allongement des arrêts maladie et des accidents n’est pas un dysfonctionnement à corriger à coups de carence ou de plafonnement d’indemnités. C’est un signal à entendre. Une invitation à repenser le management, les conditions de travail, et le sens du service public local.

💬 La CFDT ne cessera de porter une voix responsable, mais exigeante. Une voix qui dit : prévenir plutôt que punir, accompagner plutôt qu’exclure.

Un agent présent, bien accompagné, en bonne santé, est toujours plus utile à la collectivité que deux agents absents en souffrance.

 

Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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