Les dépenses sociales vues par M. Bayrou : l’art de serrer la ceinture… des autres !

Publié le 11 août 2025 à 15:15

Cet été, alors que beaucoup pensaient que la pause estivale serait synonyme de répit, le Haut-Commissaire au Plan, Monsieur François Bayrou, a relancé le débat sur la maîtrise des dépenses sociales.
Son objectif : « poser le cadre » d’économies massives sur les prestations et aides publiques. Et derrière les mots choisis, c’est bien notre modèle social qui est visé.
Cette annonce tombe en plein été, à un moment « creux » politiquement... Traduction syndicale : technique du petit caillou dans la chaussure. On le lance discrètement en août, et on voit qui se réveille à la rentrée. Mais nous à la CFDT, on est déjà réveillés !

💬 Ce que le premier ministre propose :

• Mettre en place un « plafond de dépenses sociales » inscrit dans la loi.
• Réviser les allocations et aides, au nom de la « soutenabilité » budgétaire.
• Ouvrir la voie à de réformes structurelles qui risquent d’impacter directement les plus modestes et les agents publics.

Pour lui, notre pays dépense « plus que les autres » en prestations sociales.
💬 Ah… le vieux refrain du « on est trop généreux ».
On attend encore la version « on est trop soignés » pour l’hôpital et « on est trop éduqués » pour l’école.

Il estime qu’il faut « mieux cibler » les aides.
💬 Traduction en langage courant : faire le tri dans les bénéficiaires, avec un tamis… de plus en plus fin.
Problème : quand on filtre trop, il reste surtout… des trous dans le filet.

Les collectivités dans son viseur
Réduction des dépenses sociales nationales = report de la charge sur les collectivités.
💬 Et là, les collectivités devront gérer les dégâts avec des moyens en baisse.
Résultat prévisible : on passera de la gestion sociale à la gestion de crise !

L’arrière-plan européen
Monsieur le premier ministre s’inscrit dans une logique de respect des règles budgétaires européennes.
💬 Autrement dit : pour plaire à Bruxelles, on taille dans la solidarité nationale.
Question : à quand un plafond de dividendes pour « garantir la soutenabilité » sociale ?

Pendant ce temps-là…
Nos grands décideurs se félicitent d’avoir trouvé « une trajectoire soutenable » pour les finances. Sauf que soutenable pour eux ne rime pas avec soutenable pour nous.
Chez eux, pas besoin de faire la queue à la CAF, ni de demander un délai pour payer le gaz.

⚠️ Ce que cela veut dire pour nous
• Risque de gel ou diminution de certaines prestations sociales (aides au logement, allocations familiales, minima sociaux…).
• Pression accrue sur les services publics locaux, qui se retrouvent à gérer les conséquences sociales… avec moins de moyens.
• Possibles effets sur nos propres conditions de travail dans les collectivités : surcharge de demandes, tensions dans les équipes, perte de sens.

🟠 La CFDT dit : attention danger !
• Le plafond budgétaire proposé ne prend pas en compte les besoins réels de la population, notamment dans un contexte d’inflation et de précarité croissante.
• Ce n’est pas en serrant la vis aux plus fragiles que l’on réglera les finances publiques.
• Les collectivités territoriales risquent de devenir la variable d’ajustement, en devant faire plus avec moins.

🚨 La CFDT dit stop
Alors à la rentrée, pas question de laisser passer ça.
On se retrouve, on s’informe, on débat… et on se fait entendre. Parce que la solidarité, ce n’est pas une ligne comptable, c’est un choix de société.

 

Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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