Il n’est pas rare d’entendre des collègues dire qu’ils « tiennent bon » malgré la maladie, qu’ils « ne peuvent pas s’arrêter » par peur de désorganiser leur service, ou encore qu’un arrêt-maladie aurait trop d’impact sur leur rémunération. Cette tendance au présentéisme – ou pire, au surprésentéisme – constitue pourtant un véritable danger, à la fois pour la santé des agents et pour le bon fonctionnement des services publics.
Des mesures gouvernementales qui poussent à l’épuisement
En cherchant à faire des économies sur le dos des agents, le gouvernement a récemment envisagé d’instaurer trois jours de carence et de baisser l’indemnisation des arrêts-maladie à 90 %. Si la première mesure a été abandonnée, la seconde a bel et bien été actée, augmentant encore la pression sur les agents malades.
Or, contrairement aux idées reçues, les salariés du privé bénéficient souvent d’une prise en charge de leurs jours de carence via les conventions collectives. Dans la fonction publique, c’est une autre histoire… Cette inégalité accentue le sentiment d’injustice et pousse encore davantage d’agents à venir travailler malgré des problèmes de santé.
Un risque pour tous : agents et usagers
Travailler malade n’est pas anodin. Moins concentré, plus fatigué, un agent en mauvaise santé prend des risques : pour lui-même, pour ses collègues et pour les usagers. Un travailleur malade, c’est un risque accru d’erreurs, une baisse de qualité du service rendu, sans parler de la contamination possible dans le cas de maladies infectieuses.
Par ailleurs, le présentéisme peut déboucher sur des conséquences bien plus graves :
- Un épuisement progressif, conduisant à des arrêts plus longs et plus fréquents ;
- Des risques psychosociaux accrus, avec un effet direct sur la motivation et la qualité de vie au travail ;
- Un effet pervers sur le collectif, où la norme devient de « tenir à tout prix », au détriment du bien-être de chacun.
Un problème d’organisation et de reconnaissance
Pourquoi les agents s’obstinent-ils à venir travailler malgré la maladie ? Au-delà des freins financiers, plusieurs facteurs entrent en jeu :
- Une charge de travail mal répartie, qui rend chaque absence difficile à compenser ;
- Un manque de personnel chronique, obligeant chacun à compenser les absences des autres ;
- Une pression implicite venant du collectif ou de la hiérarchie, valorisant ceux qui « tiennent » au détriment de leur santé.
À l’inverse, des conditions de travail saines et un collectif aidant réduisent ce phénomène. Quand les agents se sentent soutenus, reconnus et qu’ils ont des perspectives d’évolution, ils sont moins enclins à sacrifier leur santé pour le travail.
Notre revendication : la santé des agents avant tout !
À la CFDT INTERCO de Besançon, nous refusons que la logique comptable prenne le pas sur la santé et la dignité des agents. Nous dénonçons des mesures qui ne feront qu’aggraver le présentéisme, au détriment de l’efficacité du service public.
Nous demandons :
✅ L’abrogation de la baisse d’indemnisation des arrêts-maladie pour éviter une inégalité injuste avec le privé ;
✅ Une meilleure reconnaissance des conditions de travail, avec des effectifs suffisants pour assurer la continuité du service ;
✅ Une sensibilisation sur les dangers du présentéisme, pour rappeler que la santé des agents n’est pas une variable d’ajustement.
Un agent malade doit pouvoir se soigner sans culpabilité ni perte de revenus. Il en va de la santé de tous, et du bon fonctionnement de nos services publics. Ne laissons pas l’urgence budgétaire primer sur l’humain !
✊ La CFDT INTERCO Besançon reste mobilisée et à vos côtés !
Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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