Chaque réforme de l’État s’accompagne de son lot de promesses et d’inquiétudes. Cette fois encore, le gouvernement veut réduire les dépenses publiques, réviser les missions des ministères et développer l’usage du numérique et de l’intelligence artificielle (IA). Des mots qui résonnent comme une musique bien connue, celle d’une modernisation qui, trop souvent, fait peser le poids des économies sur les agents publics et la qualité du service rendu aux usagers.
Une pression croissante sur les agents publics
Le ministre de la Fonction publique, Laurent Marchangeli, a affiché une volonté claire : réduire la dépense publique et améliorer la « performance » de l’État. Pour cela, les ministères devront :
➡️ Présenter des contrats de simplification et d’efficience* dès avril ;
➡️ Intégrer un volet numérique et IA pour transformer leurs services d’ici juin ;
➡️ Définir une gestion pluriannuelle des effectifs, avec une révision des métiers et une meilleure anticipation des départs.
Derrière ces annonces, quelle réalité pour les agents ? La crainte d’une pression accrue sur les effectifs, d’une surcharge de travail et d’une remise en cause des statuts.
*Simplifier les procédures administratives afin de réduire la bureaucratie et d’améliorer le service rendu aux usagers.
*Optimiser l’utilisation des ressources en cherchant à faire « mieux avec moins », c'est-à-dire en réduisant les coûts tout en maintenant (ou en améliorant) l’efficacité des services publics.
L’exemple américain : un avertissement ?
Le parallèle avec les États-Unis est saisissant. La nomination d’Elon Musk à la tête d’une « commission à l’efficacité gouvernementale », missionnée pour réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires fédéraux, illustre une approche brutale et idéologique.
❌ Fin du télétravail forcée
❌ Proposition de départ massif sous la menace d’un licenciement
❌ Mail ordonnant aux fonctionnaires de justifier leur travail sous peine de radiation
Ces méthodes, qui relèvent plus de la purge que de la réforme, soulèvent une légitime inquiétude. En France, une telle dérive semble impensable, notamment grâce à la protection statutaire des fonctionnaires. Mais cette sécurité ne doit pas masquer une réalité préoccupante : la tentation de dégraisser la fonction publique sous couvert de modernisation existe bel et bien.
IA, simplification, efficience… Mais avec qui et pour quoi ?
L’intelligence artificielle et le numérique sont certes des outils puissants pour moderniser l’administration. Mais il ne faudrait pas qu’ils deviennent des prétextes pour supprimer des postes sans réflexion sur la qualité du service public.
L’amélioration de la performance de l’État ne doit pas se résumer à des coupes budgétaires et des suppressions de missions. Faire mieux avec moins, c’est souvent faire moins bien avec moins de monde.
Une vigilance syndicale indispensable
La CFDT INTERCO restera attentive aux impacts réels de cette réforme sur les agents et les services publics. Nous ne laisserons pas l’austérité masquer les besoins légitimes des citoyens ni la charge de travail des agents exploser sous prétexte de performance.
✊ Restons mobilisés, informés et solidaires pour défendre une fonction publique de qualité, au service de tous !
📢 Des questions ? Besoin d’un accompagnement ? Contactez votre section CFDT INTERCO !
Annie FRANCOIS pour le syndicat INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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