Intervention présidentielle du 13 mai : entre flou, provocations et inquiétudes pour la fonction publique.

Publié le 16 mai 2025 à 11:56

Le 13 mai dernier, lors d’une émission spéciale sur TF1, le Président de la République s’est exprimé sur les finances publiques et, plus largement, sur l’avenir de la fonction publique. Les propos tenus ce soir-appellent une réaction claire : nous, agents publics, avons de quoi être préoccupés.

💬 « L’emploi à vie » : un mythe agité à des fins politiques

Interpellé par la directrice de l’Ifrap, un think tank ultra-libéral, Emmanuel Macron a validé du bout des lèvres la disparition de "l’emploi à vie" des fonctionnaires. Cette sortie, rapide mais lourde de sens, alimente une caricature bien connue, celle du fonctionnaire « planqué », « inamovible », « privilégié »...

Or ce statut à vie n’existe pas !
➡️ Le licenciement est possible dans la fonction publique.
➡️ Le statut garantit l’indépendance, la continuité du service public, l’égalité de traitement et la neutralité des agents.
➡️ Le statut est un socle républicain, pas un privilège.

Comme l’a rappelé Mylène Jacquot (CFDT Fonction publique) : « Ce n’est sûrement pas la suppression du statut qui permettrait de retrouver de l’attractivité. Au contraire. »

⚖️ Des baisses d’effectifs ciblées... mais selon quels critères ?

Le chef de l’État a reconnu qu’on ne réduirait pas le déficit public simplement en supprimant des postes dans la fonction publique. Mais dans le même souffle, il a évoqué la possibilité de non-remplacements lors de départs en retraite, et une révision des missions dans certains secteurs.

Ce discours flou inquiète. Car que recouvre cette "sur-administration" ? Le président n’a donné aucun exemple clair, aucune ligne directrice. On devine derrière cette rhétorique une vision technocratique, purement comptable, déconnectée des réalités du terrain.

📉 Une réforme sans vision partagée ?

Ce qui ressort de cette intervention présidentielle, c’est un cap idéologique : réduire les dépenses, même au prix d’une déstructuration progressive du service public.
Aucune valorisation de notre engagement quotidien, aucun projet de transformation positive, aucun signal fort pour renforcer l’attractivité des métiers publics.

Un discours descendant, sans co-construction, sans reconnaissance.

⚠️ Notre engagement est une richesse, pas un coût

Nous, agents territoriaux, nous assurons l’accès aux droits, la solidarité, la continuité des services, la proximité au quotidien.
Nous ne sommes pas des coûts à réduire, mais des piliers de la République.

Il est inacceptable que le statut de la fonction publique soit à nouveau mis sur la sellette sans débat, sans concertation, sans respect.

La CFDT INTERCO le réaffirme :

  • Le statut des fonctionnaires est une garantie pour tous les citoyens, pas un avantage personnel.

  • L’avenir de la fonction publique doit se penser avec les agents, pas contre eux.

  • La maîtrise des finances publiques ne doit pas sacrifier l’intérêt général.

Nous continuerons à défendre un service public fort, humain, de qualité, et à nous opposer à toute tentative de fragilisation de nos droits.

Pour toute question ou échange, n’hésitez pas à venir nous rencontrer ou à nous contacter.

 

Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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