Fonction publique : l’engagement reste fort, mais l’avenir inquiète!

Publié le 23 juin 2025 à 13:30

Le dernier baromètre de la CASDEN (Banque Coopérative de la Fonction Publique), réalisé avec l’institut BVA, met des mots sur ce que nous ressentons au quotidien : oui, nous sommes fiers d’être agents publics, mais nos conditions de travail et les réformes successives grèvent notre confiance en l’avenir.

Avec une note moyenne de 6,6/10 en 2025, le moral des agents publics s’améliore légèrement par rapport à 2023 (6,1/10). Mais ne nous y trompons pas : derrière cette remontée modeste, le pessimisme reste majoritaire. 65 % des agents interrogés se disent inquiets pour l’avenir – un chiffre quasi stable. Chez les plus de 50 ans, ce taux monte à 74 %. Comment pourrait-il en être autrement ?

💬 Des valeurs solides, un métier qui fait sens

Ce qui tient les agents debout, c’est le sens du service public.
➡️ 88 % se sentent utiles.
➡️ 86 % sont fiers de leurs missions.
➡️ 91 % sont attachés au statut de la fonction publique.

Ces chiffres, loin d’être anecdotiques, montrent l’attachement profond des collègues à leurs missions, à la stabilité qu’offre leur statut, et à la contribution qu’ils apportent à la société.

Mais le moteur s’essouffle, car la réalité de terrain rattrape les plus motivés.

🚨 Des conditions de travail qui s’aggravent

🔸 66 % dénoncent le manque de moyens,
🔸 62 % travaillent avec un matériel inadapté,
🔸 54 % rencontrent des difficultés à boucler leurs fins de mois.

Comment faire du bon travail quand les moyens humains et matériels ne suivent pas ?
Comment rester motivé quand le quotidien est rythmé par le sous-effectif et les équipements vétustes ?

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que la réforme des retraites soit mal vécue : 53 % des agents estiment qu’elle rend la fonction publique moins attractive. Un ressenti encore plus fort chez les plus âgés (58 % des plus de 50 ans), qui voient s’éloigner une retraite bien méritée.

📌 Rémunération, reconnaissance : les vraies priorités

🟠 66 % des agents identifient la rémunération comme le principal frein à l’attractivité de la fonction publique.
🟠 Le manque de reconnaissance arrive en 2ᵉ position (39 %), suivi du pessimisme ambiant (33 %).

L’étude relève une hausse du soutien au principe de rémunération au mérite (63 %, +3 points), vu comme un outil de reconnaissance dans un contexte budgétaire serré. La CFDT rappelle que ce levier ne peut fonctionner que s’il est encadré, équitable et transparent.

🧠 IA, dématérialisation : opportunités gâchées par le manque d’accompagnement

L’intelligence artificielle commence à apparaître dans les services :
➡️ 4 agents sur 10 l’utilisent, mais souvent sans réelle formation.
➡️ 76 % dénoncent un déficit d’accompagnement.

De même, si la dématérialisation est perçue positivement dans le cadre professionnel (55 %), l’accompagnement des usagers reste insuffisant pour 37 % des agents. Résultat : on se sent à la fois mal outillés et mal formés, et on voit les usagers perdus dans la complexité numérique.

🟢 Ce que dit la CFDT Interco

Ce baromètre CASDEN confirme ce que nous portons sur le terrain :
✅ Des agents investis, fiers, engagés,
✅ Mais à bout de souffle, mal rémunérés, mal équipés, peu écoutés,
✅ Et inquiets pour l’avenir.

Nous appelons à des réponses concrètes et immédiates :
🔸 Renforcement des effectifs et des moyens matériels,
🔸 Revalorisation salariale sans attendre la énième réforme,
🔸 Reconnaissance réelle de l’engagement des agents,
🔸 Formation massive sur les outils numériques et l’IA,
🔸 Défense intransigeante du statut de la fonction publique, garant de l’intérêt général.

La fonction publique reste une fierté, mais elle a besoin de soutien, de moyens, de reconnaissance et de perspectives.
La CFDT Interco restera mobilisée pour que le service public reste un choix de cœur… et de raison.

 

Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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