Le conclave sur les retraites du 23 juin est officiellement un échec. Les discussions et les désaccords restent profonds, et la réforme de 2023 continue de s’appliquer sans aménagements d’envergure. Pourtant, les alertes se multiplient, les effets délétères commencent à se faire sentir… et la majorité politique tente de gagner du temps.
« On aurait pu faire une pause… » regrette François Bayrou. Mais pendant que certains veulent "dialoguer", les reculs sociaux s’ancrent.
⚠️ Une réforme qui creuse les inégalités
Depuis le 1er septembre 2023, l’âge légal est passé à 64 ans. Les agents nés en 1963 seront les premiers à devoir partir à 62 ans et 9 mois… au mieux.
Le temps joue contre les travailleurs et travailleuses, et surtout contre les plus fragiles :
-
Ceux qui n’ont pas une carrière complète,
-
Celles qui ont interrompu leur parcours pour élever des enfants,
-
Celles et ceux qui n’arrivent pas à "tenir" jusqu’à 64 ans dans des métiers usants.
La réforme de 2023 a non seulement allongé les carrières, mais durci les conditions d’accès au taux plein. Aujourd’hui, pour éviter la décote, il faut attendre 67 ans. Et malgré les discussions, le gouvernement n’a proposé qu’un micro-ajustement à 66 ans et demi. Une aumône déguisée en progrès.
🔍 Des propositions creuses pour masquer l’essentiel
On nous parle d’un possible « bonus » pour les mères de famille ?
Il s’agirait de calculer la retraite sur 23 ou 24 meilleures années (au lieu de 25)… gain espéré : entre 1 et 2 %, dans les meilleurs cas. Autant dire, un petit geste symbolique !
On évoque des discussions sur la pénibilité ou les carrières longues ? Rien de concret !
On discute de la désindexation des pensions ? Là, en revanche, le gouvernement ne fait pas semblant : il envisage sérieusement de faire des économies sur le dos des retraités déjà partis. Inacceptable!
❌ Un dialogue social vidé de sa substance
Ce que le gouvernement appelle "dialogue" n’est plus qu’un exercice de communication. Les syndicats ont été reçus à Matignon… mais sans qu’un nouveau cycle de négociation ne soit lancé.
La CFDT a été claire : Aucune avancée de fond, aucun infléchissement réel, juste une liste de désaccords.
La CGT et FO, écartées des rencontres, dénoncent à juste titre une mise en scène destinée à sauver les apparences.
💶 Et si on parlait enfin des recettes ?
Le système est à l’équilibre ? Pas selon le gouvernement. Il faudrait faire des économies ? Peut-être.
Mais pourquoi toujours sur les mêmes ?
Pourquoi exclure toute hausse des cotisations patronales ou salariales, toute contribution des hauts revenus, des dividendes, ou du patrimoine ?
« Le nombre de retraités augmente, mais le gâteau reste le même », explique un expert du dossier.
Alors qu’il suffirait… d’augmenter la taille du gâteau.
C’est un choix politique : celui de préserver les privilèges économiques au détriment de la justice sociale.
🟠 Ce que dit la CFDT Interco
📣 Nous refusons le fatalisme.
Non, ce n’est pas "trop tard". Oui, on peut revenir sur cette réforme injuste.
📣 Nous refusons l’illusion du dialogue creux.
Oui à la concertation… à condition qu’elle porte sur des enjeux réels, avec des marges de manœuvre réelles.
📣 Nous revendiquons :
-
L’abandon de la retraite à 64 ans,
-
La prise en compte des carrières heurtées,
-
L’intégration de la pénibilité réelle des métiers,
-
La revalorisation immédiate des petites pensions,
📢 En conclusion
La réforme de 2023 est en train de faire des dégâts.
Les collègues sont épuisés, écœurés, inquiets.
Et ce gouvernement qui regarde ailleurs...
La CFDT Interco continue de porter la voix des agents, avec des propositions responsables, concrètes et solidaires.
Nous serons présents partout où il faudra agir, dénoncer, proposer.
🧡 Parce que notre retraite, on la construit dès maintenant. Et ensemble.
Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO section Besançon Ville-CCAS-GBM

Ajouter un commentaire
Commentaires