Le 24 juin 2025, la préfecture du Doubs a sommé la Ville de Besançon de retirer le drapeau palestinien hissé la veille sur l’esplanade des Droits de l’Homme, devant la mairie. Une décision de justice est depuis venue confirmer cette injonction, dans le cadre d'une procédure en référé. Le tribunal administratif a en effet jugé, jeudi 26 juin, que ce pavoisement portait « une atteinte grave au principe de neutralité du service public ». La Ville a donc annoncé que le drapeau serait retiré le samedi 28 juin à 14h30.
La maire, Mme Anne Vignot, dit avoir agi « par solidarité avec les victimes », en réaction à l’arraisonnement du navire humanitaire Madleen par Israël. Elle s’est dite « choquée » par la décision du tribunal, mais a annoncé se conformer à l’ordonnance. Toutefois, l’affaire n’est pas close : une décision sur le fond est encore attendue.
🔍 Un geste symbolique, mais une controverse bien réelle
Ce choix politique fort a immédiatement suscité une vive réaction locale :
👉 Le député et conseiller municipal Laurent Croizier (MoDem) a dénoncé une décision unilatérale, sans débat démocratique, et alerté sur les tensions que cela pouvait générer.
👉 L’opposition municipale de droite, emmenée par Ludovic Fagaut, a évoqué un acte partisan, contraire à l’esprit républicain et au principe de neutralité.
Et pendant ce temps, à Nice, le maire Christian Estrosi maintient un drapeau israélien sur sa mairie depuis octobre 2023. Là aussi, la préfecture a demandé le retrait. Mais pour l’instant, aucun jugement n’a ordonné la même rigueur que pour Besançon.
Deux poids, deux mesures ?
👥 Et les agents territoriaux dans tout ça ?
Comme souvent, ce sont les agents qui se retrouvent en première ligne. Ils doivent travailler dans des bâtiments engagés symboliquement, sans avoir été consultés, et alors même qu’on leur impose un devoir strict de réserve.
➡️ Le drapeau engage le service public, mais les agents ne doivent pas commenter.
➡️ Les décisions politiques s’affichent, mais les agents doivent rester silencieux.
➡️ La neutralité est invoquée pour interdire certains gestes, mais tolérée pour d'autres, selon les maires et les territoires.
🧡 Ce que revendique la CFDT Interco Besançon
📌 Une neutralité républicaine cohérente
Le principe de neutralité doit s’appliquer à tous les symboles, de manière égale, sans favoritisme politique ni traitement différencié.
📌 La protection des agents
Aucune décision politique ne doit les exposer à des tensions ou les placer en porte-à-faux dans l’exercice de leurs missions. La mairie doit garantir un cadre de travail apaisé, respectueux et neutre.
📌 Des décisions débattues, pas imposées
Ce type de pavoisement doit faire l’objet d’un débat municipal clair, démocratique et assumé collectivement.
📌 Une vigilance syndicale renforcée
Nous refusons que les agents soient les victimes silencieuses de postures politiques. La CFDT Interco restera attentive à toute situation où les valeurs du service public sont détournées ou contournées.
⚖️ Pour une neutralité équitable, pour un service public apaisé
La CFDT Interco Besançon appelle la collectivité à faire preuve d’une stricte neutralité sur l’ensemble de son territoire, indépendamment de la couleur politique de ses dirigeants.
Surtout, nous exigeons que les agents soient pleinement protégés, respectés, et jamais instrumentalisés dans des débats politiques qui ne relèvent pas de leurs missions.
La neutralité ne doit pas être une arme à sens unique. Elle doit être un principe clair, juste et partagé.
Annie FRANCOIS pour le syndicat INTERCO section Besançon Ville-CCAS-GBM

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