Le malaise grandit dans la fonction publique territoriale
Selon le baromètre 2025 “La Gazette – MNT”, 46 % des agents territoriaux estiment que leur bien-être au travail s’est dégradé cette année.
👉 C’est une hausse de 4 points en un an, après une période de légère amélioration.
Les chiffres confirment une tendance lourde : derrière le discours valorisant le service public, les réalités de terrain s’alourdissent.
« Cela dénote une ambiance préoccupante : les agents perçoivent clairement que les marges de manœuvre budgétaires se rétrécissent », explique Vincent Lescaillez, président de l’Association des DRH des grandes collectivités.
Une fierté intacte, mais des conditions qui se dégradent
Bonne nouvelle cependant : 80 % des agents déclarent rester fiers de travailler dans la fonction publique territoriale, un chiffre qui grimpe à 88 % pour les encadrants de catégorie A.
Les jeunes recrues plébiscitent même la FPT :
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42 % des moins de 25 ans se disent « tout à fait satisfaits » d’y travailler ;
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contre seulement 19 % pour l’ensemble des agents.
Mais derrière cet attachement fort, une fatigue morale et physique se renforce.
Reconnaissance et rémunération : les grands points noirs
Le baromètre révèle un contraste saisissant :
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seuls 47 % des agents se disent satisfaits de la reconnaissance reçue,
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et 28 % de leur rémunération (34 % chez les contractuels).
« Ces chiffres ne produisent pas encore de conflictualité ouverte, mais ils pèsent lourdement sur l’ambiance de travail », souligne le sociologue Jérôme Grolleau.
Les attentes, elles, sont immenses : 96 % des agents jugent la reconnaissance et la valorisation salariale essentielles à leur épanouissement professionnel.
Fatigue, stress et pression hiérarchique en hausse
Les indicateurs de fatigue nerveuse (3,62/5) et physique (2,83/5) repartent à la hausse.
Près d’un quart des agents déclarent une fatigue nerveuse extrême, avec des pics dans la filière médico-sociale (30 %).
Les causes principales :
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surcharge de travail,
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manque de reconnaissance,
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désorganisation des services,
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tensions avec la hiérarchie.
« Les missions sont exercées dans l’urgence, sans temps de recul », témoigne un agent.
Autre chiffre marquant : 57 % des agents ressentent la pression de leur hiérarchie, et 44 % celle des élus.
La proximité des élections municipales de 2026 accentue ce climat tendu.
Impact sur la santé et la vie personnelle
Le stress chronique a désormais des effets concrets :
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62 % des agents constatent un impact sur leur sommeil (+9 pts),
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41 % sur leur équilibre vie privée / vie professionnelle (+11 pts),
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39 % sur leur activité physique,
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31 % sur leur alimentation.
Enfin, 15 % ont déclaré un arrêt lié à une maladie professionnelle ou un accident du travail, soit une hausse de 5 points.
La baisse de l’indemnisation des arrêts maladie à 90 % du traitement depuis février 2025 accentue ce phénomène :
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7 % des agents disent avoir renoncé à un arrêt maladie,
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29 % ressentent une pression à ne pas s’arrêter.
La position de la CFDT Interco
Pour la CFDT Interco Besançon Ville – CCAS – GBM, ces chiffres sont un signal d’alerte majeur.
Ils rappellent que le bien-être au travail n’est pas un luxe, mais une condition de qualité du service public.
Nous revendiquons :
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Une politique active de prévention des risques psychosociaux.
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Des plans d’action QVT (Qualité de Vie au Travail) réels, dotés de moyens concrets.
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Une revalorisation salariale et une reconnaissance effective du travail accompli.
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Un management bienveillant fondé sur la confiance, pas sur la pression.
En résumé
📉 Moins de bien-être, plus de stress.
💬 Toujours autant de fierté, mais un fort besoin de reconnaissance.
💪 La CFDT agit pour replacer l’humain au cœur du service public.
Annie FRANCOIS pour le syndicat CFDT INTERCO Section Besançon Ville-CCAS-GBM

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